Le temps a perturbé le passage. Topo avec les observateurs du Gifs à Urrugne

Où sont les palombes ?

Ils observent bien quelques vols de palombes avec leurs puissantes jumelles. Mais ce mardi de novembre ne sera pas à marquer dans les annales du poste d'observation du Groupement d'investigation sur la faune sauvage (Gifs) à Urrugne. Situé en bord de mer, entre la corniche et La Rhune, ce poste permet d'observer les oiseaux qui passent par l'océan ou par les crêtes.

Cette observation du Gifs a débuté en 1999 sur quatre sites : Urrugne, Sare, Banca et Arnéguy. Dès le départ, elle s'est faite avec des élèves de BTA première année « gestion de la faune sauvage » du lycée Saint-Christophe de Saint-Pée-sur-Nivelle. Dix ans de collaboration, un anniversaire que le Gifs et le lycée fêtent en ce mardi. « Les lycéens participent au comptage auprès des techniciens des fédérations des chasseurs d'Aquitaine et de Midi Pyrénées », explique Valérie Cohou, chercheuse et chargée de mission au Gifs.

Deux grosses journées

« Par poste, un à deux techniciens sont épaulés par un à deux élèves du lycée. Ils viennent pour toute la journée pendant une semaine et le soir ils se retrouvent en gîte pour faire le bilan. Cette analyse est importante dans la formation de nos élèves », explique Michel Sétoain, professeur au lycée.

Cette année, l'observation a débuté le 15 octobre et s'est terminée avant-hier, le 11 novembre. « On a eu deux grosses journées. D'abord il y a eu quelques flux mais le lundi 26 octobre, on en a observé 430 000, notamment sur Banca et Arnéguy. Le lendemain mardi 27, on en a compté 458 000 à Urrugne, soit un total approchant 1 million de palombes en deux jours », note Valérie Cohou. « Après, le temps s'est gâté et on arrive actuellement à 1, 2 millions de palombes. On a terminé les observations officielles mais on reviendra sur le terrain pour voir si la migration se poursuit », ajoute-t-elle.

Cette migration tardive s'expliquerait par un temps exceptionnellement doux. « Le 27 octobre, on enregistrait encore une température de 10° à Varsovie. Ensuite, après les gros passages, la pluie est arrivée et les montagnes et la mer sont bouchées », note la chargée de mission.

Les balises Argos

Par ailleurs, le Gifs a équipé huit palombes de balises Argos au printemps. « L'une n'a jamais fonctionné. Mais sur les sept autres, il n'y en a que deux qui ont bougé pour l'instant : les deux palombes de Pologne. On n'a plus de nouvelle de l'une d'elles depuis le 28 octobre mais l'autre se trouvait encore en Haute-Vienne il y a deux jours », poursuit la chargée de mission. Pour les autres, il y en a deux en Allemagne, une en Suisse et une autre dans le Rhône. Celles-là n'ont pas encore bougé », ajoute Valérie Cohou.

Y aura-t-il encore des passages ? « La probabilité est grande qu'au retour du beau temps, le flux migratoire reprenne. Mais il n'y a aucune certitude. Nous avons eu des années où il n'y a eu seulement qu'1 million 400 000, et là, on n'en est pas loin. Il se peut que l'hivernage soit très important dans le Sud-Ouest et dans la péninsule ibérique », pense la chercheuse.

Auteur : Marcel bedaxagar