2022, une année exceptionnelle avec plus de 3 millions de palombes qui ont franchi les Pyrénées

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l’animatrice du Gifs (Groupe d’investigation de la faune sauvage), n’a pas souvenir d’un tel passage depuis la mise en place des comptages en 1999.

Une trentaine de personnes avaient rendez-vous ce jeudi matin au poste de comptage de Sare à l’invitation du Gifs, le Groupe d’investigation de la faune sauvage France, présidé par Jean-Luc Dufau, par ailleurs président de la fédération de chasse des Landes. À ses côtés, les présidents du Lot-et-Garonne, Laurent Vicini, celui de la Corrèze, Robert Madupuy, ainsi que le président des Pyrénées-Atlantiques, Philippe Etcheveste.

 

 

 

Jean-Luc Dufau devait saluer le travail de tous ceux qui, venus des diverses fédérations, « ont travaillé avec beaucoup de précision sur la migration ». Les chiffres, il laissait le soin à Valérie Cohou, animatrice du Gifs de les décortiquer. « C’est une année record, tout comme la journée du 2 novembre, où 1,5 million de palombes sont passées sur cette seule journée », observe-t-elle. 3,4 millions de palombes ont franchi les cols des Pyrénées entre le 15 octobre et le 11 novembre (dont 200 000 pour la dernière journée de comptage).

Les raisons en sont multiples, les vents, un ciel dégagé, et le besoin pour les palombes de poursuivre leur migration vers le sud de l’Espagne et le Portugal. Autre phénomène, « le passage des grives en grosses quantités et là sur toute la chaîne des Pyrénées ».

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Et l’animatrice de poursuivre : « Sare fait partie de ces points stratégiques pour le comptage de la migration avec Urrugne, Banca et Arnéguy. On se met en place du 15 octobre au 11 novembre, les fédérations départementales jouent le jeu et libèrent des techniciens qui sont à même de réaliser les comptages. On peut remercier même ceux qui, à la retraite, donnent un coup de main (c’est le cas de Richard Beitia, présent pour cette journée). »

« D’année en année, ces comptages permettent d’établir des données scientifiques, mais nous avons aussi une autre mission, celle de compter les palombes qui restent en hivernage, que ce soit dans les Pyrénées, mais aussi dans les Landes et jusqu’en Charente, précise Valérie Cohou. Ces données cumulées font apparaître l’état de la population, mais aussi ce qu’elles mangent, là où elles stagnent l’hiver, c’est très important, ainsi nous sommes crédibles face à nos détracteurs. »

Une migration encore « pleine de mystères »

Dans ce contexte, les présidents Jean-Luc Dufau et Philippe Etcheveste sont unanimes : « Il faut renforcer notre collaboration avec la Région Occitanie, pour analyser l’état de la population et de la migration des palombes, car elles passent aussi de l’autre côté de la chaîne et là, elles ne sont pas comptées. Mais si on se fie aux observateurs de palombes.com, elles passent en grande quantité, tout comme sur la Corse pour celles venant d’Italie. La migration de la palombe est pleine de mystères, il y a du travail encore à faire et plus nous serons crédibles, plus nous serons écoutés ».

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J.-L. G.

À l’issue des différents exposés, la trentaine de personnes s’est rendue aux filets d’Etxalar, à quelques centaines de mètres du poste de comptage, qui ont la particularité d’avoir les rabatteurs en France et les filets en Espagne. « Ce n’est pas une bonne saison pour nous : il y a trop de vent, les palombes voient les filets bouger et elles font demi-tour », soulignait l’un des chasseurs qui affichait le nombre de 100 prises pour la saison.

Précisons que le Gifs est financé en partie par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, mais aussi par la participation financière des fédérations de la Nouvelle-Aquitaine, d’où l’intérêt de se rapprocher de la Région Occitanie « pour être plus forts dans nos actions et nos études »