Palombes : la Toussaint, c'est le début de la fin

Les chasseurs prennent leur mal patience. « Ça ne passe pas, rien ne bouge ! », peste Thierry Arragon, paloumayre avisé à Saint-Étienne-de-Villeréal, dans le nord du Lot-et-Garonne. Pourtant, sa palombière est située dans un couloir de migration. « Il y a eu un pic entre le 10 et le 13 octobre. Puis un bon passage en début de semaine dernière. »

Le changement de lune a effectivement contribué, semble-t-il, à relancer le passage après plusieurs jours de disette. La Saint-Luc, où l'on annonce « le grand truc », a été catastrophique, cette saison. « On a rarement vu une pareille chose », constate Jean-Roland Barrère, à la frontière des Landes et du Gers. « Un 18 octobre sans palombes dans le ciel, juste quelques rouquets. »

Une palombe blanche

Jean-Roland Barrère, également président du Groupe d'investigations sur la faune sauvage (Gifs) France, suit de près les huit palombes lâchées avec des balises Argos dans le cadre du programme franco-hispano-portugais. Cette étude, menée avec la Fédération des chasseurs d'Euskadi et le ministère de l'Agriculture et de la Forêt du Portugal, donne des indications intéressantes. Par exemple, l'oiseau baptisé Aniza a commencé son voyage, le 4 octobre, depuis la Suisse pour rejoindre le Cantal. Grosso, lui, a quitté le sud de la Pologne et se trouve actuellement dans l'Allier, après avoir traversé le Haut-Rhin.

Cela signifie que tous les espoirs sont permis et que le mouvement, même s'il s'essouffle, peut encore laisser entrevoir de jolis coups. La météo des prochains jours sera déterminante. « Il faudrait un bon coup de froid », selon Thierry Arragon, qui, à défaut de gros vol, a vu une palombe blanche jeudi dernier. « À la jumelle, et je ne suis pas le seul. Elle se trouvait dans un vol et avait la cadence, affirme-t-il. C'est vraiment une année bizarre… »

Aujourd'hui, pour la Toussaint, le dicton annonce le début de la fin. Mais comme le 3, à la Saint-Hubert, ça se passe en l'air, alors...

source : sudouest