Palombes : le retour de la fièvre bleue

Les chasseurs de palombes ont investi leur cabane et scrutent le ciel. Les premiers vols ont été aperçus dans la région 
 Les paloumayres vont donc retrouver le tableau qui fait état des observations au quotidien réalisées par nos fidèles compteurs installés sur les principaux couloirs de l'Atlantique au Gers, en passant par la Gironde, la Dordogne, les Landes et le Lot-et-Garonne. Publié à l'initiative de notre confrère Pierre Verdet, ce tableau est désormais attendu tous les matins dans les palombières de la région.

 C'est en quelque sorte le baromètre des chasseurs qui se demandent, par exemple, si plus à l'ouest ou au sud il passe davantage d'oiseaux.

 
Comme en 2009, cette saison a débuté timidement. D'ailleurs, la plupart des paloumayres viennent tout juste de s'installer à la « houeyte », le poste de guet. « La migration est de plus en plus tardive », reconnaît Jean-Paul Urcun, coordonnateur de l'Observatoire régional de la migration des oiseaux en Aquitaine. « Il y a quelques années, elle débutait dès le 25 septembre. »
Meurtris en janvier 2009, les paloumayres ont fait face et Klaus n'est plus désormais qu'un mauvais souvenir, même si la forêt porte encore les stigmates de cette tempête à jamais gravée dans les mémoires. Dans les palombières rasées par ce coup de vent d'une violence inouïe, les chasseurs se sont serré les coudes, et un vaste élan de solidarité a permis aux plus pessimistes de reprendre goût à ce qui constitue bien plus qu'une passion dans le Sud-Ouest.
Un virus
Cette fièvre bleue est un virus. Une « maladie » qui immobilise pendant trois à six semaines et se guérit uniquement les yeux rivés au ciel, dans l'attente d'un vol. « Le vent est un phénomène très important », rappelle Roland, un paloumayre landais. Avec son compère Bernard, et malgré un moral en berne, il fait partie de ceux qui se sont retroussé les manches pour reconstruire une cabane après Klaus.
Pigeons volants, balanciers à la cime des arbres, installation d'un mât, ascenseur avec contrepoids… Les mécaniques sont maintenant bien huilées. Les premières palombes ont filé cette semaine très haut dans le ciel. Les températures actuelles, exceptionnellement douces, n'invitent guère les ramiers vers le long voyage en direction de la péninsule Ibérique. Dans les cabanes, on patiente en attendant le grand déballage à venir… En 2009, 1 million d'oiseaux avaient été recensés sur deux jours au Pays basque
Source Sudouest