« Comme nous l'avons déjà dit, nous ferons ces enchères le même jour, le dimanche 10 mai », rappelle le syndic de Soule Pepela Mirande. « Nous mettrons les cabanes en adjudication à 9 heures, et ensuite nous passerons aux cols à 10 h 30. Les enchères précédentes nous prouvent que c'est tout à fait possible. »

Des prix revus

Il y aura donc foule, dimanche, à la salle polyvalente de Tardets. Tout se passera comme à l'accoutumée. Enfin, presque.

« Pour les cabanes ou palombières, nous avons décidé de baisser la mise à prix des secteurs d'Odei Zakia et d'Axigarre », indique le syndic. « Ils sont difficiles d'accès et la population des chasseurs est vieillissante. Nous espérons ainsi attirer de jeunes chasseurs. »

D'autres secteurs, du côté du bois de Marhüle, plus faciles d'accès et qui s'avèrent plus porteurs en étant dans les nouveaux couloirs de migration, verront cette mise à prix augmenter un peu.

En 2006, cette mise aux enchères des palombières avait apporté 16 395 euros dans les caisses de la Commission syndicale.

Organbidexka aussi

199 000 ? en 2003, 192 000 ? en 2006 : la mise aux enchères des cols de chasse prend une autre dimension. « L'élément nouveau est qu'Organbidexka Col libre n'a pas renouvelé sa convention. Ce col sera donc mis aux enchères », rappelle Pepela Mirande.

Exit, la présence de ces observateurs et ornithologues de ce col, mythique depuis leur arrivée à la fin des années 70 ? Difficile de le croire.

« Ils ont accès aux adjudications. Il n'est pas exclu qu'on arrive à trouver une solution d'ici au 10 mai », tempère le syndic. « Nous ne ferons pas de commentaires jusqu'aux adjudications », nous a répondu l'association, apparemment toujours en phase de négociation.

Loué 17 000 euros par an, Organbidexka n'atteindra sans doute plus jamais ce niveau aux enchères.

« Tharta sera également mis aux enchères et en fonction des invendus, nous mettrons un col à la disposition des communes, gratuitement », ajoute le syndic.

La Commission syndicale espère que ces enchères iront pour le mieux. « La saison dernière n'a pas été favorable à cause du temps. Mais les deux années précédentes ont démontré que la palombe reprend le couloir de migration d'Iraty », insiste Pepela Mirande.

Invité à cette présentation, Bernard Placé, président de la Fédération départementale des chasseurs, pense également que les indices sont au vert. « La palombe obéit à deux phénomènes naturels : le raccourcissement des jours et le froid dans le Nord de l'Europe. »

Le gland et la faine

Les observations montrent par ailleurs que l'oiseau bleu préfère le gland et la faine, fruit du hêtre, au maïs. « L'alimentation influe localement. Il y a deux ans, il y a eu beaucoup de faine. Et il y a eu de la palombe », rappelle le président. Klaus pourrait également avoir des incidences. « La tempête a détruit des secteurs entiers de nidification, ce qui devrait favoriser la migration », poursuit-il.

Des balises Argos

Mais la palombe n'a pas encore livré tous ses secrets. « Avec le Groupe d'investigation de la faune sauvage (Gifs), nous avons équipé six palombes de balises Argos : trois au Portugal et cinq en France. On s'aperçoit déjà que la migration en retour se passe en mars », souligne Bernard Placé.

Les premières palombes équipées sont déjà en Pologne. L'une de celles qui a été balisée au Portugal a été retrouvée dans le Tarn. « Il y a encore de la palombe pour longtemps, sauf épidémie », affirme Bernard Placé, qui parle également de cycles. « Depuis 1945, il y a eu de grandes années tous les huit ans. La dernière, c'était en 2001 ! »

sudouest.com M. Bedaxagar