Les filets du col d'Osquich

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PALOMBES. Les filets du col d'Osquich ont bien démarré la saison. Petite visite de ces pantières avec plus de 150 touristes

La maladie bleue

Un épais brouillard semble parti pour perturber la journée. en ce jeudi aux filets du col d'Osquich. Juste au moment où ces pantières accueillent les visiteurs envoyés par les Offices de tourisme de Soule et de Saint-Palais. Plus de 150 personnes en tout.

L'accueil est chaleureux. Guidés par leurs jeunes et charmantes hôtesses Claire Orabe, Maité Erbin et Magilou Garicoïts, ces touristes qui proviennent du Médoc, des Landes ou de la région d'Hasparren sont reçus par le maître des lieux. Pantxoa Idiart vient juste de succéder à son père Pilla aux rênes du restaurant indissociable de la chasse.

Un film et un artiste.

Café, projection sur grand écran d'un petit film sur cette chasse particulière et c'est la sortie vers les pantières. Son du cor, agitation du xatar ou drap blanc destiné à tenir la palombe contre la colline, lancer de la palette : Pilla Idiart n'a pas son pareil pour tenir son public en haleine. Et de raconter que les premières palombes sont arrivées. « Lundi, nous en avons attrapé 150. En vingt ans, on n'a jamais vu tant de palombes si tôt », résume-t-il. « Je pense que l'hiver va arriver tôt et qu'il sera rude. On a vu des oies sauvages passer en septembre, ce qu'on n'avait jamais vu ici », poursuit-il.

Les premiers vols.

Soudain, quelques rayons de soleil percent et le brouillard s'évanouit. Pilla jubile, qui peut enfin montrer les cabanes dans la colline et emmener son public au poste d'observation privilégié : le vrai xatar, qui est toujours tenu par le Souletin d'Oztibarre Dominique Patalagoity. Comble de chance, le cor sonne, lui aussi pour de vrai cette fois, et les palombes arrivent. Les cabanes lancent leurs palettes, le xatar agite et fait claquer son chiffon et les premiers vols plongent vers les filets.

L'heure d'apprécier le repas est arrivée mais même à table, la grande baie vitrée permet de voir que la chasse se poursuit. Le succulent salmis qui suit est apprécié à sa juste valeur, tout comme l'animation assurée par les chanteurs de Xiberoko Zohardia. Dans le petit marché organisé ensuite au trinquet jouxtant le restaurant, les visiteurs apprécient davantage le fromage que les autres produits. La coopérative Azkorria ne s'en plaint pas et tout le monde est ravi. Les autocars feront un petit détour par Arnéguy, le restaurant dresse déjà les tables pour le service du soir. Loin de ce vacarme, les chasseurs ne bougent pas de leurs postes. L'accalmie qui a suivi la vague de la mi-journée pourrait ne pas durer.

Auteur : M. B